M. Mohamed Benmeradi qui a concédé que l’insuffisance des infrastructures hôtelières et touristiques est «incontestable», relèvera, toutefois, que le tourisme est en train d’être «reconstruit» en Algérie.
Il indiquera à cet effet, que durant ces cinq dernières années, les capacités litières du pays ont presque doublé. «Alors que les capacités litières se chiffrent à 98.000 lits, 60.000 nouveaux lits ont été réalisés ces cinq dernières années», a-t-il affirmé. Le ministre rappellera dans ce contexte que l’objectif est d’arriver à 200.000 lits d’ici à 2020. «Nous sommes loin de cet objectif, mais nous y travaillons. Il n’y a pas un mois où l’on n’inaugure pas ou l’on ne livre pas des hôtels dans des catégories de plus en plus intéressantes et qui correspondent beaucoup plus à ce que demande la population, en l’occurrence des hôtels 2 et 3 étoiles», indiquera M. Benmerradi.
Il faut savoir que sur les 763 hôtels qui sont en construction, 466 seront réceptionnés avant la fin 2014. Ces derniers «vont permettre d’augmenter la capacité de 55.000 lits et de créer 25.000 emplois directs», souligne le ministre.
Pour M. Benmeradi, la priorité des priorités est le tourisme domestique. «L’objectif est de travailler dans les cinq prochaines années à améliorer le tourisme domestique», déclare le ministre. Rappelant que le gouvernement avait adopté en 2008 un schéma directeur d’aménagement du tourisme, lequel avait fixé un certain nombre d’objectifs, dont notamment celui de la réhabilitation de la destination Algérie et la prise en charge des besoins des citoyens en matière de détente et de loisirs, le ministre affirmera que «l’Algérie, compte tenu de la concurrence dans le bassin méditerranéen, n’a pas l’ambition de se poser en concurrent pour le tourisme balnéaire».
Précisant que la remise en place de l’infrastructure touristique de manière générale est un travail à long terme, M. Benmeradi réitérera que, «dans l’intervalle, notre pays se fixe l’objectif d’améliorer le tourisme domestique», le pouvoir d’achat des citoyens étant en amélioration.
L’invité de la rédaction est revenu sur les différents dispositifs propres au secteur. En effet, parallèlement aux dispositifs qui sont prévus par le code des investissements, en faveur des investissements dans tous les secteurs, le secteur du tourisme compte tenu de sa particularité a bénéficié de dispositifs jugés «très intéressants».
Il est à signaler, dans ce contexte, que le ministère du Tourisme a négocié avec les banques publiques des conventions de financement particulières, propres au secteur. Ces conventions prévoient des délais de rem- boursement et de grâce beaucoup plus longs et ce, en plus des bonifications des taux d’intérêt qui sont accordés par l’Etat.
Figurent également parmi les dispositifs spécifiques au secteur du tourisme, différents avantages fiscaux, à l’image de l’exonération de l’IBS et de la TAP pendant 10 années, après la mise en exploitation. «Ces avantages fiscaux ont permis de recréer le tissu économique», soutient M. Benmeradi.- Sollicité pour apporter de plus amples informations concernant l’Office national du tourisme (ONAT) qui a fait l’objet d’une restructuration et qui était spécialisé ces longues dernières années, comme la grande majorité des voyagistes algériens, à faire le produit «Omra», le ministre a souligné que cette entreprise publique est «sommée, sous peine de disparition, d’attirer les touristes nationaux et étrangers plutôt que de travailler à exporter des touristes». Par ailleurs et évoquant le volet de la formation, le ministre qui rappellera l’existence de trois écoles de tourisme, annoncera un projet de construction d’une école de grand standing à Tipasa laquelle assurera chaque année, la formation de 1.000 TS en tourisme, dans les quatre prochaines années. A propos de la participation algérienne au niveau des foires internationales, le ministre dira: «Nous avons une participation régulière dans les foires internationales, parmi les plus importantes, notamment pour celles qui se déroulent en Europe… Nous avons des indices qui disent que la destination Algérie reprendra sa place».
Interrogé sur une éventuelle évaluation de la commission de classification des étoiles, le ministre a répondu que celle-ci est à jour. Mais «ce qui me préoccupe, ce n’est pas tellement la classification, c’est le suivi de la classification», martèle M. Benmeradi.
Abordant l’artisanat traditionnel, le ministre soulignera que ce secteur bénéficie de toute l’attention. L’artisanat est un secteur fondamental qui ne concerne pas uniquement l’activité traditionnelle. En Algérie 400.000 personnes occupent cette activité, à travers 160 filières, soit 5% de la main- d’œuvre nationale. Leur production annuelle brute est estimée à 200 milliards de DA.
Sous l'aimable autorisation de Soraya G.
Source El Moudjahid du 08 Novembre 2012
Lieux de l'Algérie lieuxdalgerie.blogspot.com
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